Anthologie Antiqu’idées du salon ImaJn’ère 2016 – Collectif

Un bon niveau général, encore rehaussé par la présence de trois perles

Je remercie M. Denis Piel, président de l’association ImaJn’ère, pour m’avoir donné la possibilité de lire en avant-première l’anthologie du salon 2016.

ImaJnere_2016Créée en 2010, l’Association ImaJ’nère s’est donnée pour sacerdoce de promouvoir les littératures de genre, SFFF, horreur et polar. En parallèle avec d’autres activités (comme l’édition de fanzines), elle organise depuis cette date tous les ans en sa bonne ville d’Angers, sur deux jours complets, un salon de la Science-Fiction et du policier (vous trouverez tous les détails utiles sur le site de ce dernier ou dans ce .pdf). C’est un espace d’échange, de tables-rondes et de dédicaces entre professionnels (auteurs ou illustrateurs) et le grand public.

Comme tout salon qui se respecte, celui-ci édite son anthologie. Le cru 2016 (le salon se tiendra les 21 et 22 Mai) a pour thème l’antiquité, ses héros, son panthéon et ses peuples, tout ça revu au travers d’un prisme SFFF ou polar. L’anthologie se nomme donc Antiqu’idées. Elle réunit quinze nouvelles, dont celles d’auteurs connus comme Estelle Faye (SF / Fantasy), Fabien Clavel (SF, Fantasy, Uchronie, etc) ou Lionel Davoust (Fantastique / Fantasy). Il s’agit de courts textes, moins de 25 pages chacun. Sept d’entre eux ont été publiés auparavant chez d’autres éditeurs, les autres sont totalement inédits. Parmi ces derniers, cinq émanent de membres de l’Association ImaJ’nère, et trois des lauréats de l’appel à textes lancé en 2015. Signalons pour terminer la bonne qualité de la présentation (couverture superbe et sympathiques illustrations intérieures, dans un style un peu naïf qui colle parfaitement avec l’humour très présent dans l’anthologie).

Les nouvelles

Je vais donc vous présenter un court résumé accompagné de mes impressions pour chacun de ces textes. Vous trouverez en introduction le ou les genre(s) au(x)quel(s) le texte appartient (SF, Fantasy, Fantastique, Polar, etc), ainsi que l’époque / civilisation abordée.

La maison des vignes – Estelle Faye

Genre(s) : Fantastique ; Cadre : France contemporaine (en lien avec l’antiquité grecque).

Nous suivons l’amie de Jo, jeune écrivain qui a été chargé de rédiger l’histoire d’une région viticole des Causses. Il vit au milieu des vignes, dans une maison qui lui a été prêtée. Il reste en contact avec sa bande d’amis parisiens via le téléphone et Skype, mais devient de plus en plus distant et exalté. Ses amis s’inquiètent pour lui, et dépêchent l’une d’entre eux pour comprendre ses étranges déclarations à propos d’une jeune femme locale, d’un homme prodigieux du coin, et d’anciens cultes à mystères.

L’auteure a une belle écriture, elle sait installer une atmosphère, faire monter le rythme crescendo, on la lit avec plaisir, mais d’une part l’intrigue est téléphonée, et d’autre part la fin n’est qu’assez moyennement satisfaisante (du moins dans ma perspective personnelle, qui veut qu’une nouvelle ait une chute percutante). Bref, j’ai passé un bon moment, mais je ne suis pas spécialement convaincu (sans compter que je trouve le côté SFFF et Antiquité très nébuleux sur ce coup là).

Rivages – Eva Simonin

Genre(s) : SF ; Cadre : futur proche / Guerre de Troie.

Nous suivons Callia, qui travaille pour une société qui conçoit des simulations en réalité virtuelle de grands événements historiques (elle fait visiblement partie du contrôle qualité). Alors qu’elle se trouve dans celle de la Guerre de Troie, tout se met à dérailler : personnages, environnement, et surtout l’interface de commandes, qui refuse de la laisser sortir de la simulation.

Cette nouvelle est une des trois issues de l’appel à textes, et force est de constater qu’on est sur du haut niveau, avec une fin surprenante et très réussie, ainsi qu’une écriture solide, avec des dialogues rondement menés. Bref, c’est une grande réussite.

Deux fois vainqueur traverser l’Achéron – Fabien Clavel

Genre(s) : Fantasy Historique ; Cadre : Mythes grecs.

Dans ce texte très étrange, à la fois sur le fond et la forme (un poème), l’auteur mêle le mythe d’Orphée et d’Eurydice à une sorte d’apocalypse des zombies de Fantasy. Je ne suis jamais parvenu à entrer dans cette histoire, qui manque à la fois d’impact et de clarté et se révèle pénible à lire du fait du mode de narration particulier choisi.

Le rêve du pont Milvius – Olivier Boile

Genre(s) : Uchronie ; Cadre : Paris, quatorzième siècle de l’Hégire (vingtième siècle du calendrier grégorien).

Cette nouvelle, la seconde issue de l’appel à textes 2015, est une réussite encore plus spectaculaire que la première. Nous suivons un journaliste parisien, qui interviewe l’auteur d’un livre uchronique qui pose la question suivante : que se serait-il passé si, loin de rester une obscure secte juive, le christianisme avait pris la place de l’Islam, qui domine le monde en ce quatorzième siècle de l’Hégire ? Vous l’aurez compris, il s’agit d’une mise en abyme, celle d’un auteur d’uchronie dont l’histoire parle de l’auteur d’une uchronie de son propre monde de fiction. Ou si vous préférez, d’une uchronie dans l’uchronie. Le procédé ramène à certaines des œuvres les plus prestigieuses du genre, comme Le Maître du haut Château de P.K. Dick ou La porte des mondes de Robert Silverberg.

Si les procédés utilisés ne sont pas à proprement parler originaux, en revanche ils sont employés avec une rare maîtrise du début à la fin du récit, fin qui se révèle absolument vertigineuse. Au final, un vrai joyau, une totale réussite qui justifie quasiment à elle-seule l’achat de l’anthologie. L’auteur a publié (entre autres) un recueil de nouvelles mettant en scène des personnages historiques ou légendaires, auquel je compte bien m’intéresser dès que mon programme de lecture très chargé m’en laissera l’occasion.

Ponce, Pilate, ponce ! – Justin Hurle

Genre(s) : SF ; Cadre : Égypte de Ramses II / Moïse.

L’auteur tente de nous expliquer les dix plaies d’Égypte dans une veine beaucoup plus humoristique que Ridley Scott dans son film Exodus : en fait, on se retrouve avec un mélange de Kaamelott des sables et de Deadpool (pour le côté Metaréférence et l’humour très sexuel), tout ça mâtiné de références au Trône de Fer, Alien (et Alien Theory) et autres private jokes. Les  dialogues sont absolument irrésistibles tant ils sont drôles.

Au final, un texte mêlant histoire antique, religion, culture populaire, SF et humour en un irrésistible mélange. Il faut cependant avoir un solide sens de l’humour, justement, pour l’apprécier, faute de quoi vous ne parviendrez pas à entrer dedans. Pour ma part, cependant, j’ai passé un excellent moment en lisant cette nouvelle.

Le tombeau de Calypso – Brice Tarvel

Genre(s) : Voyage dans le temps ? ; Cadre : Contemporain, en relation avec l’Odyssée.

Dans cette nouvelle, Ulysse, celui des mythes grecs, se retrouve sur une île au large de Gibraltar, à notre époque, et noue une relation avec la femme qui exploite à des fins touristiques la croyance selon laquelle s’y trouve le tombeau de Calypso. Une femme étrange, qui semble vieille au début de leur relation, puis paraît de plus en plus jeune et séduisante au fur et à mesure du passage du temps (à ce sujet, M. Tarvel confond allègrement les dieux Cronos -l’équivalent du Saturne romain- et Chronos : pour information, ce sont deux divinités distinctes).

Du style de l’auteur, pompeux, à l’absence de toute forme d’explication sur les tenants et les aboutissants de l’histoire (oh, il y a bien une vague théorie ébauchée, mais sa crédibilité est douteuse), par exemple sur le rajeunissement apparent de la gardienne des lieux, jusqu’à la fin, en queue de poisson, absolument rien ne m’a séduit dans cette nouvelle.

Chez Lucius, Dieux, Lares et Génies – Myrtille Bastard

Genre(s) : Uchronie de Fantasy ; Cadre : Rome uchronique.

Cette nouvelle est la troisième (et dernière) issue de l’appel à textes 2015. Elle nous présente une uchronie dans laquelle l’empire romain d’occident semble être passé sous le contrôle de celui d’orient (l’empereur est Constantin XV), et avoir engendré deux « franchises » en Orient et en Asie. Sans parler de la découverte des Amériques et de l’établissement de relations avec les Aztèques. On suit une sorte de reporter / blogueur qui interviewe un commerçant de Rome, qui tient la maison-mère d’une franchise inter-empire faisant commerce de… dieux. Ou plutôt d’embryons de dieux entièrement personnalisables en fonction des besoins de l’utilisateur. Bien entendu, plus celui-ci a besoin d’une divinité puissante, plus c’est cher. Au passage, le commerçant en question a un très fort parfum de Venec (mais c’est mon côté Fan inconditionnel de Kaamelott qui doit distordre ma vision des choses…).

Il se trouve que l’intervieweur a un souci : il n’arrive pas à mettre Madame enceinte. Pas de problème, à tout problème sa solution, ou plutôt son dieu : en échange de sesterces sonnants et trébuchants, on lui fournit donc son parchemin de création de divinité (le plus cher du magasin, forcément, parce que pour de la stérilité causée par l’ire de Junon en personne, le niveau de puissance d’une divinité des champs ne suffira pas, hein).

Autant vous le dire, l’intervieweur est sceptique. Mais bon, il joue le jeu. La narration, en mode interview jusque là (logique) bascule donc en mode journal de bord. Alors, arnaque ou miracle ? Lisez-le et vous le saurez ! Personnellement, j’ai passé un excellent moment à la lecture de ce texte, qui mêle une solide uchronie, à la manière du texte d’Olivier Boile, et l’humour (même s’il est moins délirant), à la manière de celui de Justin Hurle. Cette nouvelle confirme l’excellente impression laissée par les deux autres issues de l’appel à textes, ainsi que la solidité des choix faits par le jury concerné.

Franchement, cet univers a un énorme potentiel, et si j’étais l’auteure, je m’empresserais de le développer sous forme de roman.

Aheli ou la mémoire enfouie – Isa3elle Arnoult

Genre(s) : SF ; Cadre : Inde antique / contemporain.

L’histoire commence en 1920, à la frontière indo-pakistanaise, où un archéologue anglais étudie les vestiges d’une culture disparue. La narration nous projette ensuite au sein de cette dernière, au second millénaire avant notre ère. Je ne vais pas spoiler en en dévoilant plus, mais il s’agit d’une fort sympathique histoire, narrée via une belle écriture. Et ceci même si elle sera, dès les premiers paragraphes, prévisible pour les vieux routards de la SF. On appréciera toutefois la belle liaison entre son début et sa fin (je suis à-peu-près persuadé que l’intrigue a été inspirée par un album bien précis de Yoko Tsuno, et si l’auteure passe par ici, je serais ravi d’avoir confirmation ou infirmation de cette supposition).

Quid Novi Medice ? – Jean-Hugues Villacampa

Genre(s) : SF rétrofuturiste  ; Cadre : Guerre des Gaules.

Nous nous retrouvons en pleine Guerre des Gaules, et on nous explique comment César a pu vaincre Vercingétorix, ce général loin d’être idiot et à la tête d’une immense et redoutable armée. L’explication, telle qu’on nous la dévoile, met en fait en jeu un renfort romain d’un genre plutôt inattendu (mais jouissif pour le lecteur !). L’écriture est étonnante, mélange d’histoire militaire rédigée par un érudit de la discipline et d’humour ravageur, frôlant parfois le style Astérix : par exemple, le protagoniste s’appelle Gaïus Trésobtus,  et il est secondé par deux centurions complètement abrutis nommés Lucius Falus et Octavius Culingus…

C’est un texte assez jouissif, à la fois sur l’aspect humoristique et sur le mélange des genres. Je l’ai personnellement particulièrement savouré, étant en plus un amateur d’histoire militaire, particulièrement celle de l’armée Romaine.

Carthage ! – Arnaud Cuidet

Genre(s) : Uchronie / SF rétrofuturiste ; Cadre : Guerres Puniques.

Cette nouvelle nous montre le siège de Carthage par les troupes romaines, au cours de la dernière Guerre Punique. Sauf que… les Carthaginois, serviteurs des Baals, seigneurs de la Lune, combattent leurs ennemis à l’aide d’une biotechnologie extrêmement avancée, tandis que les romains, serviteurs du Soleil et des Jupiters, emploient une « Mecatronique » autorisant chars antigravitationnels, exosquelettes de combat et canons à particules.

Je n’ai personnellement pas du tout accroché à l’ambiance de ce texte, à mi-chemin entre Warhammer 40 000, Iron Man et le manga. Je n’ai rien contre la SF de pur divertissement, bien au contraire, mais il y a quand-même des limites, là le fond est tout de même très pauvre. Sans compter que l’univers est trop flou pour emporter mon adhésion. Le seul aspect qui m’a vaguement accroché a été la technologie biotech employée (en grand fan du biopunk que je suis).

Boadicée – Pierre-Marie Soncarrieu

Genre(s) : Fantasy / Uchronie ; Cadre : (Grande-)Bretagne, premier siècle de notre ère.

Dans cette nouvelle, nous voyons de quelle manière un mystérieux magicien montre à Boadicée les différentes vies qu’elle est susceptible de mener en fonction des choix qu’elle effectuera à un moment crucial de son existence. Une fois encore, le procédé rappelle La Porte des mondes de Robert Silverberg.

J’ai passé un très bon moment en lisant ce texte. L’écriture est solide, la chute intéressante, la reconstitution historique sonne juste. Et puis bon, Boadicée étant une de mes héroïnes historiques préférées…

Discorde – Patrice Verry

Genre(s) : SF ; Cadre : Mythes Grecs, Troie.

Il s’agit d’une intéressante relecture, au travers d’un prisme SF, du jugement de Pâris (devant départager les déesses Athéna, Héra et Aphrodite). Des dialogues, savoureux, à la chute, excellente, en passant par l’idée de départ, tout dans cette nouvelle est de qualité. 

Une histoire Tauride – Romuald Herbreteau

Genre(s) : SF / Fantasy ; Cadre : Futur très proche (mention du film Interstellar 2 de Christopher Nolan), en lien avec l’Antiquité.

Je dois d’abord dire que je trouve le jeu de mot dans le titre excellent. Concernant la nouvelle proprement dite, il s’agit d’un texte assez étonnant, mêlant Conan le Barbare et les frères Strougatski, ton sérieux et gros délire en lien avec Tchernobyl, la distorsion de réalité, la théorie du complot, le voyage dans le temps, Vladimir Poutine, les réseaux sociaux, des chats très Lovecraftiens et les films d’action des années 80.

Je suis assez perplexe devant ce texte. Je ne peux pas dire l’avoir trouvé mauvais, mais il ne me laissera pas le même souvenir grandiose que certains des autres.

L’Immortel et l’Assassin – Jérôme Verschueren

Genre(s) : Fantasy très, très inspirée par une certaine oeuvre de SF ; Cadre : Chine, aux alentours de 221 avant J.-C.

Ce texte est une parodie Fantasy (et Wuxia) d’un des plus célèbres univers de SF, dotée de dialogues assez savoureux. Personnellement, j’ai deviné dès que j’ai vu le nom et la profession d’un des protagonistes. Malgré un humour bien dosé, le procédé m’a semblé trop peu original pour réellement me captiver. A signaler tout de même une fin assez hilarante.

Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse – Lionel Davoust

Genre(s) : Science-Fantasy ; Cadre : moderne, en relation avec l’Odyssée et Circé.

Il s’agit d’une relecture très particulière du mythe de Circé dans le cadre des enjeux alimentaires du monde d’aujourd’hui, mythe revu selon un prisme science-fantasy. Tout le texte est rédigé selon le ton pince-sans-rire d’un rapport d’activité ou d’un article scientifique soumis à un comité de lecture, mais pourtant renferme un nombre incalculable de perles relevant d’un humour à la fois fin et ravageur. L’improbable mélange entre tout cela fonctionne à merveille, et la grande qualité de la plume de l’auteur n’y est certainement pas étrangère.

Son originalité et ses qualités d’écriture font sans conteste possible de ce texte le meilleur de l’anthologie. Je n’ai pas encore lu de roman écrit par l’auteur, mais je vais clairement m’y intéresser beaucoup plus dès à présent.

En conclusion

Lorsqu’on m’a proposé de lire cette anthologie, j’ai immédiatement accepté, car elle réunit trois aspects qui m’intéressent beaucoup : l’histoire, le format court (nouvelles) et la SFFF. Malgré tout, il y a toujours un risque, avec les anthologies, de tomber sur un niveau très inégal (ou sur des nouvelles avec lesquelles on va avoir peu d’affinité, même si elles sont techniquement solides), particulièrement lorsqu’elles mélangent les textes d’auteurs confirmés avec ceux d’écrivains n’ayant pas encore été publiés par les maisons d’édition phares du marché.

Je dois dire que j’ai été ravi du bon niveau général atteint par Antiqu’idées, niveau encore rehaussé par les 3 perles qui, selon moi, dépassent largement les autres textes : Le rêve du pont Milvius (par Olivier Boile), Chez Lucius, Dieux, Lares et Génies (par Myrtille Bastard) et Faisabilité et intérêt zootechniques de la métamorphose de masse (par Lionel Davoust). Vous remarquerez, au passage, que les nouvelles issues de l’appel à textes 2015 n’ont absolument rien à envier à celles rédigées par les auteurs les plus publiés de l’anthologie.

Bien entendu, j’ai moins accroché à certains textes, ce qui ne veut pas dire qu’ils soient forcément mauvais, peut-être juste qu’ils ne correspondent pas à ma sensibilité. Le fait que vous accrochiez ou pas à certaines nouvelles dépendra également de votre sens de l’humour, car cet aspect est finalement très présent dans cette anthologie.

Au final, cette anthologie est parfaitement recommandable, que ce soit pour l’amateur de textes courts, celui de SFFF (seul l’amateur de polar restera sur sa faim, vu que ce genre semble ne pas avoir inspiré les auteurs cette année) ou celui d’histoire. J’ai lu la grande majorité des textes avec plaisir, et ai découvert certains auteurs de qualité dont je ne connaissais pas l’oeuvre, une lacune que je compte bien combler.

Pour aller plus loin

Si vous souhaitez avoir un deuxième avis sur cette anthologie, je vous conseille la lecture des critiques suivantes : celle de l’Ours Inculte, celle de Lorhkan, celle de Blackwolf, celle de Célindanae sur Au pays des Cave Trolls, celle de Dionysos sur le Bibliocosme,

 

 

14 réflexions sur “Anthologie Antiqu’idées du salon ImaJn’ère 2016 – Collectif

  1. C’est bien ce qu’on attend d’un lecteur : qu’il donne son avis objectif. J’ai toujours milité pour le droit du lecteur à ne pas aimer quelque chose qu’il lit ! Ce qui rend beaucoup plus crédible ce qu’il dit aimer. Merci pour ce retour détaillé. En effet, comme dans toute anthologie, chaque lecteur aura ses coups de cœur personnels.
    Si l’impression finale est positive… que demande le peuple ? -du pain et des jeux, oui je sais 😉

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    • Merci, et merci pour votre nouvelle, j’ai adoré 🙂

      Pour moi (et c’est exprimé en filigrane sur les pages de présentation du blog / de ma personne), dire, en tant que lecteur, que je n’ai pas aimé un texte, roman ou nouvelle, est non seulement un droit, mais un devoir moral envers les lecteurs du blog. Certains d’entre eux intègrent à leur pile-à-lire (PAL) des livres après la lecture de mes critiques (et / ou celles de mes camarades blogueurs), ce qui signifie tôt-ou-tard un achat, qu’il soit physique ou sous forme électronique. Certains autres lecteurs décident, au vu de mes critiques, que tel autre roman qui était dans leur PAL ne mérite plus d’y être, car ils pensent, au vu de mes impressions, qu’il ne leur correspondra pas. J’ai donc la responsabilité « morale » de ne pas descendre en flammes des livres qui auraient peut-être parfaitement correspondu à certains des lecteurs de mon blog, de ne pas les faire s’en détourner à mauvais escient. J’ai aussi celle de ne pas leur faire acheter des livres qui ne leur correspondront pas, voire qui sont objectivement mauvais, juste parce j’en aurais donné une impression qui ne correspond pas à la réalité. Je dois nuancer, dire que ça ne m’a pas plu à moi mais que ça peut correspondre à d’autres lecteurs, dire que ça plaira à telle catégorie de lecteurs mais pas à telle autre. Idem dans le sens inverse : ce n’est pas parce que moi j’ai adoré que d’autres vont être forcément enthousiastes.

      Si j’ai bâti une certaine crédibilité en tant que chroniqueur / critique, sur Amazon, Babelio ou ici, c’est justement parce que j’ai passé le contrat moral avec mes lecteurs de ne pas enjoliver un livre qui est objectivement mauvais ou de ne pas descendre pour d’obscures raisons personnelles tel autre livre, pourtant objectivement de bonne qualité (au passage, je juge un texte, pas un auteur : je peux citer, sans réfléchir, au moins deux auteurs pour lesquels j’ai eu deux critiques diamétralement opposées : Fritz Leiber et david Brin). Je donne, dans mes critiques, à la fois des éléments objectifs pour que chaque lecteur puisse se faire sa propre opinion (rythme, structure, univers, etc), et des éléments subjectifs (en clair : mon propre ressenti), afin que les lecteurs dont les goûts / lectures sont proches des miens puissent avoir une idée sur le fait que le roman en question risque de leur plaire… ou pas. La confiance se bâtit peu-à-peu, également : si un lecteur tient compte de ma critique, achète un livre, et a les mêmes impressions que moi, il aura d’autant plus tendance à suivre mon avis la fois suivante. En revanche, s’il se sent trompé, dans un sens ou dans l’autre, par ma critique, il aura d’autant moins tendance à en tenir compte la fois suivante.

      Comme vous le disiez, dire clairement quand je n’ai pas aimé, c’est aussi ça être crédible. J’ai déjà rencontré au moins un critique qui n’aime quasiment jamais rien, et certains autres qui aiment tout, qui trouvent du positif dans tout et n’importe quoi. Si j’aime, dans une critique, souligner à la fois les bons et les mauvais points d’un livre (et presque tous ont au moins un peu des uns et un peu des autres), je rencontre rarement des livres totalement mauvais (en même temps, je sélectionne beaucoup en amont) ou si bons qu’il n’y a vraiment rien de perfectible à signaler dessus.

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  2. Bonjour et merci de ce regard sur l’Antiqu’idées !

    Je suis ravie de lire ma première « critique » pour ma première nouvelle. Merci de votre regard, cela m’encourage.
    Je n’ai pas souvenir avoir lu Yoko Tsuno mais le résumé que j’ai pu lire grâce à votre remarque m’y invite !

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    • Bonjour et bienvenue !

      Oui, oui, il faut continuer à écrire, vous avez une belle plume, de l’imagination, une sensibilité qui injecte de l’âme dans votre histoire, vous maîtrisez les codes du genre, bref vous avez tout ce qui est nécessaire pour faire passer de bons moments à vos lecteurs.

      Concernant Yoko Tsuno, si vous en avez l’occasion, jetez un œil sur les albums « La spirale du temps » et « Le matin du monde » (particulièrement ce dernier), vous y trouverez les éléments auxquels j’ai pensé en lisant votre nouvelle.

      Encore merci pour votre passage, je suis ravi d’avoir pu obtenir une réponse à ma question 🙂

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